Pourquoi parler de famille?
Continuité avec le thème de l'identité et de la gouvernance, le thème de la famille propose une réflexion large sur les rôles de chacun.e dans le processus de gouvernance et d'autodétermination
Pistes de réflexions suggérées :
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Qui compose la famille? Quels liens avec l'identité?
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Quelle évolution des rôles au sein de la famille? Peut-on imaginer la structure familiale de l'avenir? Comment notre perception des rôles traditionnels et actuels influence-t-elle les processus décisionnels dans nos communautés/notre nation? Quelle place les relations familiales prennent-elles dans la définition de l'autodétermination?
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Quel rôle devraient jouer les membres nouvellement inscrits (S-3) dans le parcours d'autodétermination?
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Me reconnaître en tant que membre de "la famille", quel pouvoir cela me donne-t-il?
Hommes vs Femmes
Réflexions sur l'évolution des rôles
Les rôles ont évolué, on quitte peu à peu la société matriarcale. Avant, la femme s’occupait du camp, de la famille.
La femme a une importance, mais ça ne se voit pas dans la sphère politique.
Toutes les structures politiques sont portées par des hommes, mais beaucoup de mouvements sociaux sont portés par des femmes. Notre système est devenu patriarcal.
Les femmes veulent des résultats tout de suite.
C’est pour ça qu’elles oeuvrent en milieu communautaire, au lieu de viser de gravir les échelons et arriver à une table de décision (et ainsi changer les choses petit pas par petit pas).
Dans le milieu politique, le conseil de bande est imposé, hiérarchisé. En milieu communautaire, ça n’existe pas, on retrouve plus l’idée du cercle dans le processus de décision.
Oui il faut faire évoluer le système, mais il faut que les dirigeants ouvrent la porte à ce changement-là.
On peut commencer par rassembler nos idées, se préparer à être en poste pour remplacer la génération actuellement au pouvoir, quand ce sera le temps.
Ré-imaginer l'organisation du pouvoir
Constats et aspirations
Mobilisation pro-Wet’suwet’en à Mashteuiatsh
Il y a eu une mobilisation de soutien, ajoutée à une mobilisation contre le projet de conduite de gaz et de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay. Le conseil de bande ne s’est pas affiché dans cette mobilisation. C’est vraiment venu des membres eux-mêmes.
Élections : c’est un concours de popularité
On remarque que la famille vote pour la famille. Et après, au sein du conseil, les gens se mettent des bâtons dans les roues. “C’est ta famille, il faut suivre la lignée politique de la famille”.
Cette façon de faire, ça nous correspond pas, mais on a grandi avec un système et c’est difficile de faire comprendre aux gens que le changement, c’est possible.
Si on veut changer, faudrait tout changer, pour avoir un système plus horizontal, ou bien qui part du bas pour aller vers le haut et non le contraire.
Décentraliser le pouvoir
Le pouvoir est entre les mains du conseil de bande, et le décentraliser, ça voudrait dire donner de l’importance et un pouvoir décisionnel aux conseils de jeunes, aux comités divers, aux gens vivant sur le territoire…
Je travaille pour une organisation autochtone, et parfois j’ai l’impression que notre système est plus blanc que blanc.
On laisse pas nécessairement la parole aux jeunes, les échanges sont top down, chacun est dans sa petite case… On ne réfléchit pas ensemble.
S'inspirer de la roue de médecine
À mon travail, on a développé une façon de fonctionner basée sur la complémentarité des compétences. On s’est inspiré de la roue de médecine (le cercle). Au sein de l’équipe, on se passe le travail chacun notre tour, sans prise de décision hiérarchique.
Rassembler les personnes qui pensent pas pareil
C’est là qu’il y a de la richesse, de la représentativité et la place pour de bonnes solutions communes. Quand je pense au projet Aishkat, et à la participation à ce projet… je me dis qu’il faut aller chercher toutes les réalités qui existent et qui nous concernent. Sur et hors réserves, les Métis, les générations différentes… tout le monde a sa place dans la réflexion.
Comment trouver LA personne neutre qui va être capable de faire le lien entre les différents conseils et comités?
Peut-être c’est le système lui-même qui pourrait agir ainsi. On pourrait imaginer une structure sans conseil exécutif, sans grand chef…
On brasse ces idées-là dans les Forum jeunesse des Premières Nations.
Cours d’éloquence, travail en cercle, collaboration… avec ces événements formateurs, on se donne des bases d’une nouvelle éducation, vers le long terme.
Aînés et transmission
Une affaire de génération
Les 70 ans et plus ont grandi en territoire
Les 70 ans et moins représentent la génération affectée par les pensionnats.
Ce sont les aînés “jeunes”, aux racines de surface
Dans 20 ans, donc, on aura moins de “racines profondes”. Qui va vous donner les repères et quels seront ces repères?
On a un rôle individuel à jouer, et un rôle familial.
Pour perpétuer les connaissances, les valeurs fondamentales, de génération en génération. On doit réapprendre, réveiller tout ça. À Mashteuiatsh, quand on organise des activités culturelles, peu de monde est au rdv. Il faut donc innover.
Ouvrir la transmission
C’est quand même une pression de société. Parfois la transmission ne se fait pas. Ma grand-mère m’a légué son savoir-faire, pour la fabrication de mocassins. Elle était d’accord pour que je transmette ça à des non autochtones, car il se trouve que parfois ce sont eux qui deviennent porteurs de ces connaissances, qui sont curieux.
J’ai moi-même eu cette réflexion sur la ré-appropriation culturelle
Les Pow Wow, je trouve ça beau, mais je me demande : est-ce que c’est ma culture à moi? Est-ce vraiment représentatif de ma culture ou bien d’autre chose? Suis-je légitime? Est-ce que je fais ça correctement?